Un investisseur perd près de 400 000 $ dans une fraude liée aux cryptomonnaies
Professionnel de la santé, M. F. voulait investir son épargne. Une personne qui disait représenter une société de placement en ligne, nommée Société X, a pris contact avec lui en ligne. Elle lui a dit que la société offrait des occasions de placement à rendements élevés et des services-conseils pour aider les investisseurs. Le représentant a incité M. F. à utiliser la plateforme de négociation de la Société X pour investir dans les cryptomonnaies. Pour ouvrir le compte, il devait utiliser des bitcoins.
Peu de temps après, M. F. a ouvert un compte en ligne auprès d’un courtier en cryptomonnaie inscrit et légitime. Pendant plusieurs semaines, il a fait appel aux services de ce dernier pour convertir des fonds qu’il détenait dans son compte bancaire en bitcoins équivalents. Dès qu’il recevait les bitcoins, M. F. les virait de son compte de cryptomonnaie vers le portefeuille électronique externe qu’il détenait auprès de la Société X. À chaque virement, le courtier en cryptomonnaie lui envoyait des messages automatisés, y compris des avertissements concernant les fraudes liées aux cryptomonnaies et les signaux d’alarme. M. F. a toujours cliqué sur ces messages pour confirmer qu’il les avait compris et qu’il souhaitait poursuivre l’opération.
M. F. a continué à s’en remettre aux conseils du représentant de la Société X. Cependant, ce dernier tardait à lui fournir une preuve du règlement de ses opérations de placement, ce qui l’inquiétait de plus en plus. Quelques semaines après que M. F. a demandé au représentant de lui fournir les documents, la plateforme de négociation et le site Web de la Société X ont été mis hors ligne. M. F. a alors soupçonné qu’il avait été victime d’une fraude et a demandé au courtier en cryptomonnaie d’annuler le dernier télévirement de bitcoins qu’il avait effectué vers le portefeuille électronique détenu auprès de la Société X. Le courtier en cryptomonnaie a informé M. F. que, en raison de la nature de la technologie de la chaîne de blocs, les fonds envoyés à un portefeuille électronique externe ne pouvaient être récupérés.
Contrarié, M. F. s’est plaint qu’il avait été victime d’une fraude et qu’il avait perdu près de 400 000 $ d’épargne. Il a demandé au courtier en cryptomonnaie de lui rembourser tous les fonds qu’il avait virés, puisque c’est en utilisant ses services qu’il avait été victime de fraude. Le courtier en cryptomonnaie a déclaré qu’il n’était pas responsable des pertes, car M. F. avait autorisé ses opérations et avait confirmé qu’il avait compris les messages automatisés l’avertissant que les retraits de cryptomonnaie étaient irréversibles et qu’il ne devait pas suivre les conseils d’une personne rencontrée en ligne ni envoyer d’argent à une telle personne.
De plus, le courtier en cryptomonnaie n’a pu trouver aucune preuve que le compte ou le mot de passe de M. F. avait été compromis ou que des opérations non autorisées avaient été effectuées. Insatisfait de la réponse du courtier en cryptomonnaie, M. F. a déposé une plainte auprès de l’OSBI.
Plainte rejetée
Dans le cadre de notre enquête, nous avons examiné les conclusions du courtier en cryptomonnaie concernant le cas de M. F. et avons interrogé M. F. et un représentant du courtier. Nous avons confirmé que M. F. avait autorisé en toute connaissance de cause les opérations passées à son compte de cryptomonnaie et qu’il était le seul à avoir accès au mot de passe permettant d’accéder à son compte.
Nous avons également conclu qu’en envoyant des avertissements à M. F. quant aux risques auxquels il s’exposait en virant de la cryptomonnaie à une personne rencontrée en ligne, le courtier en cryptomonnaie avait dépassé ses obligations réglementaires. Rien ne pouvait laisser croire au courtier en cryptomonnaie qu’une fraude avait lieu. M. F. a certes été victime d’un crime grave. Cependant, à l’issue de notre enquête, nous avons conclu que la perte s’était produite après qu’il avait autorisé le virement de bitcoins à une société de placement frauduleuse et que rien ne nous permettait de recommander que la société de courtage de cryptomonnaie fût tenue responsable de la perte.