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Placements à haut risque pour un investisseur à risque faible

Le client était un investisseur ayant une faible tolérance au risque qui souhaitait investir dans des placements sûrs et productifs de revenu. Il désirait éviter la volatilité du marché boursier, mais se disait prêt à tolérer une petite pondération en actions dans son portefeuille afin de couvrir l'inflation.

Son conseiller en placement lui a recommandé d'investir dans des débentures d'Air Canada, laissant entendre qu'elles ne comportaient « pas beaucoup de risques ». Il a toutefois omis de remettre au client le prospectus de la débenture qui indiquait des cotes d'agences de notation de crédit allant de « qualité inférieure » à « risque élevé et obligation de qualité moindre ». Le conseiller a placé plus de 43 000 $ dans ce titre pour le compte du client.

Au 31 mars 2003, la débenture valait moins de 17 000 $, et le jour suivant Air Canada annonçait qu'elle présentait une proposition concordataire à ses créanciers. Le client a téléphoné à son conseiller, qui lui a recommandé de conserver son placement. Entre-temps, le client a fait des recherches dans Internet, a découvert le prospectus qu'on ne lui avait jamais remis et a pris connaissance du risque élevé associé à son placement.

Le client s'est empressé de se plaindre à la firme, mais plutôt que de vendre ses débentures, il les a gardées encore quelques mois et a fini par perdre 8 000 $ de plus. À notre avis, le client aurait dû vendre ses débentures plus rapidement après avoir appris la véritable nature du placement. Nous avons donc établi au 30 juin la date à compter de laquelle le client est devenu responsable de toute dépréciation ultérieure de son placement.

Ce jour-là, la valeur de la débenture avoisinait 17 000 $, ce qui correspond à une perte en capital dépassant les 28 000 $. Toutefois, étant donné que le placement comportait un risque élevé, le client a bénéficié pendant trois ans d'un taux d'intérêt plus élevé, qui lui a rapporté quelque 3 200 $ de plus que s'il avait investi dans des CPG, même si ces derniers convenaient davantage à sa tolérance au risque.

À la fin, nous avons recommandé un dédommagement de 26 000 $, montant qui tient compte de la perte subie sur la débenture, moins la prime liée au risque élevé dont le client a profitée, auquel a été ajouté l'intérêt couru jusqu'au règlement de la plainte.

(2005)

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